Peugeot 104 ZS - 1977 PDF Imprimer Envoyer
Écrit par Administrator   
Mardi, 16 Juin 2009 13:42
 

TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR
POUR COURIR EN EN 77
(Les Cahiers d'Echappement, Guillaume de Saint-Pierre)

Peugeot 104 Coupé ZS : la 104, une petite berline 5 cv anguleuse "la plus courte 4 portes du monde" dit la publicité sort au Salon de Paris 1972. Peugeot dévoile un coupé (ou plutôt une 104 coupée) au Salon l'année suivante. La version ZS plus musclée apparaît au Salon de Paris 1975, tandis que Peugeot prépare une version compétition (100 chevaux DIN à 7800 tours) qui s'illustre en Corse entre les mains de pilotes célèbres. De cette version compétition, Peugeot prévoit de sortir un "Kit Rallye" de 85 chevaux intéressant mais qui, hélas, ne semble pas tenir compte de la nouvelle annexe J... On se demande en fait quel avenir sportif Peugeot réserve à sa très intéressante 104 ZS.
Moteur : transversal AV, 4 cyl en ligne, 1124 cm3, 6 CV, 1 A.C.T., RV : 9,2 1 carburateur inversé double corps, 66 ch DIN à 6200 tr/mn, 8,5 mkg DIN à 4000 tr/mn.
Transmission : traction AV, boîte 4 vitesses.
Suspensions : ressorts hélicoïdaux, 4 roues indépendantes.
Freins : disques AV, tambours AR avec servo.
Dimensions : L : 3,30 m ; 1 : 1,52 m ; h : 1,34 m ; e : 2~23 m.
Voies AV/AR : 125/124. Jantes 4,5 J 13, poids : 750 kg.
Performances : 155 km/h.
Prix : 23 275 F clés en main.

24 HEURES SUR GLACE DE CHAMONIX 1977 - DUO PEUGEOT
(Laurence Chavane, l'Auto Journal, 1.3.1977)

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Chamonix-la-sportive consacre chaque hiver 24 heures intensives à l'automobile. Et puisque, sans être vraiment snob, elle aime bien les grands noms, ses invités sont des pilotes de choix : hommes de rallye, hommes de circuit et la bande du Star Racing Team pour compléter l'animation.
Dès les essais, les deux coupés Peugeot 104 ZS de Henri Pescarolo/Jean-Pierre Nicolas et Jean-Claude Lefèvre/Claude Laurent mènent la danse. Très vite ils donnent le ton et le garderont en remportant et duo une très belle victoire. Leurs adversaires, les Toyota Corolla de Thérier/Andersson et Saby/Ragnotti, la Lancia Fulvia des Italiens Pregliasco/Garin/Ormezzano et le coupé Beta de Darniche/Clarr.
Le coupé 104 qui avait montré son nez et course, il y a juste un an pour la première fois à la ronde de la Giraglia a, depuis, bien résolu les problèmes de déjaugeage de carter d'huile qui avait à cette époque provoqué l'abandon prématuré de l'équipage Makinen-Liddon. Les Peugeot, légères, moins puissantes mais plus maniables que les deux Toyota que l'on attendait aux premières places se sont montrées très à l'aise sur ce terrain d'un genre auquel on s'attendait peu. Car de la glace, il y en avait quelque quinze centimètres la veille de la course et elle avait parait-il trois mois d'âge mais le redoux et une pluie généreuse transformèrent dès les premiers passages la piste en vaste cloaque. Et le goudron mis à nu, crampons et clous s'éprirent de liberté.
Les deux Lancia Stratos des équipages Verini/Carello et
Parmi les douze équipages sélectionnés pour le grand prix de Chamonix, on remarqua la belle course de la Lancia Fulvia, de l'italien Pregliasco qui semble s'être bien remis de son accident et la spectaculaire remontée de la Simca Rallye 2 de Rémy Julienne et Justice qui se placèrent en troisième position derrière les deux coupés Peugeot durant la durant la troisième manche. Un bon point aussi pour la petite Autobianchi de l'équipage Malcher/Decoster en cinquième position au classement général. On se souviendra de Chamonix 1977 qui vit le triomphe des petites sous une pluie battante. Mais ces caprices de l'atmosphère sont vraiment trop rares dans sa vallée pour décourager l'élan et l'entrain du député-maire, Maurice Herzog, à l'égard du sport automobile.


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CLASSEMENT

1. Nicolas-Pescarolo (Peugeot 104 ZS), 3 h 54'34" ; 2. Laurent/Lefebvre (Peugeot 104 ZS), 3 h 55'39" ; 3. Pregliasco-Garin (Lancia Fulvia), 3 h 57'42" ; 4. Ragnotti-Saby (Toyota), 4h 28'1" ; 5. Malcher-Decoster (Autobianchi A 112), 4 h 29'48".


RALLYE ACROPOLE 1977
(l'Auto Journal, 1.7.1977)

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Sans aucune assistance de l'usine, Laurent-Marché ont amené leur 104 ZS au terme de la course.


"Alexandre Dardoufas se fait vieux, son rallye sera bientôt aussi amorti que lui...". C'est la petite histoire qui circulait dans les coulisses de l'épreuve à la veille du 24e rallye Acropole. Trente-six heures plus tard, alors que les 49 rescapés des 167 partants rejoignaient Athènes au terme de la première des deux boucles de l'épreuve grecque, le ton avait changé : "C'est dur, très dur. Pas le temps de respirer et un pourcentage des épreuves sur terre qui a considérablement augmenté. Tout juste un petit cinquième d'épreuves de classement sur routes asphaltées. Pour le reste, de la terre et beaucoup de cailloux. Des étapes nouvelles ; terribles, comme celle de Aliki Beach..."

C'est précisément là que nous avions choisi de suivre les premiers tours de roue des compétiteurs à tout juste deux heures du départ. Juchés sur un promontoire, nous avions une vue d'ensemble exceptionnelle sur une longue descente en lacets de plusieurs kilomètres qui plongeait jusqu'au bord du golfe de Corinthe pour, ensuite, grimper à l'assaut d'un piton rocheux par une sorte de sentier muletier raviné par les orages d'un hiver rigoureux. Le mugissement des moteurs se répercutant dans ce cirque grandiose était bientôt ponctué de longues traînées de, fumées blanches s'épaississant au rythme saccadé des accélérations rageuses arrachant les voitures à chacune des épingles poussiéreuses de la route.
Bientôt le paysage tout entier était baigné d'une fine poussière diaphane tandis que, de la grève aux plus hautes cimes, la vallée s'emplissait du hurlement des moteurs. En bas, au village, les pêcheurs avaient abandonné leurs filets, les quelques estivants leur farniente sur la plage et ici, au coeur de la montagne, les paysans avaient prudemment éloigné leurs troupeaux de chèvres et de moutons pour apprécier l'audace de ces modernes centaures. Il faut dire que le spectacle méritait le déplacement car rarement en rallye le caractère propre à chaque voiture ne nous était apparu aussi clairement qu'en cette occasion, les Toyota démontrant une faculté d'accélération dans la pierraille inégalable et précédant dans ce domaine d'assez loin les Datsun handicapées par leur poids. Bien plus en arrière encore dans ce domaine de la traction en côte à la sortie des virages serrés, les Ford et, enfin, les Fiat qui semblaient ne pas pouvoir s'arracher de ce sol tout à la fois inégal, caillouteux, aux ornières emplies d'un sable pulvérulent.
Cette photographie d'une courte phase de cette course disputée sur 2 800 km allait pourtant bien refléter les possibilités réelles de chaque marque sur l'ensemble du parcours. La hiérarchie des plus rapides dans les étapes de classement s'établissait en effet très rapidement avec, en tête, Hannu Mikkola sur Toyota, suivi de Björn Waldegaard sur Ford et de Harry Kallström sur Datsun. Les Ford, légères, puissantes et maniables compensaient sur les étapes de plaine le manque de motricité qu'elles accusaient en montagne.
Le rallye démarre par un coup de tonnerre : Ari Vatanen, la nouvelle étoile finlandaise de Ford, sort de la route après trois kilomètres de course seulement : il a dérapé sur une flaque d'huile!
Il faut dire que la présence de cinq des équipes les mieux structurées du monde des rallies n'est pas faite pour inciter les participants à la somnolence... Fiat est le mieux armé avec six 131 Abarth (215 ch et 960 kg>. Seules les Ford sont plus puissantes avec 245 ch et les Datsun notablement plus lourdes avec 1 150 kg. Chez Fiat donc, les quatre voitures officielles avec Simo Lampinen, Markku Alen, Fulvio Bacchelli et Maurizio Verini s'y ajoutent Giuseppe Bertolo, un jeune Italien de 23 ans, bénéficiant du concours financier de la commission sportive italienne, et Jean-CIaude Andruet pour le compte de Fiat-France.
Chez Ford trois Escort par rapport au Safari : les suspensions ont été durcies et le moteur est monté avec des soupapes de plus grande dimension ; on est ainsi passé de 210 à 245 ch... Une équipe parfaitement équilibrée avec le britannique Roger Clark qui ne fait pas partie des pilotes les plus rapides mais possède le métier et l'endurance pour aller au terme de la course au nombre des premiers. A l'opposé An Vatanen, le plus récent produit de l'école finlandaise des rallies: hyper-rapide mais également un des plus prompts à sortir de la route ; le banco à chaque virage. Et puis, enfin, Björn Waldegaard : la valeur sûre, en pleine force de l'âge du rallyeman, récent vainqueur du Safari au nez et à la barbe des équipes Lancia, Datsun et Mitsubishi que l'on croyait pourtant les mieux armées pour l'emporter sur ces pistes africaines ou Ford n'était plus revenu depuis trois années. Waldegaard qui avait déjà laissé entrevoir au rallye du Portugal les possibilités de l'Escort cuvée 77 est incontestablement cette année l'homme à battre dans le championnat du monde. Face à ces deux équipes redoutables, une paire de Toyota Celica qui ont démontré en fin de saison 76 avoir trouvé un parfait équilibre Ove Andersson et Hannu Mikkola formant également un couple parfaitement équilibré, Mikkola étant apte à jouer le rôle de lièvre. Et puis, enfin, Walter Rohrl sur Opel Kadett GTE. Vainqueur du rallye Acropole en 1975, le jeune pilote allemand trouvant en Grèce aussi bien pour lui que pour sa voiture, simple mais robuste, un terrain favorable à l'expression de leurs qualités réciproques.
Qui manquait-il donc au départ pour que Alexandre Dardoufas ait réuni tout ce qui est actuellement en mesure de briguer une première place dans un rallye international ? Lancia bien sûr mais sa présence était impossible puisque c'est à Fiat qu'a été dévolue cette année la responsabilité de conquérir le titre de champion du monde des rallyes.
Peugeot également. Depuis que la firme française a pris la décision de principe de ne plus se cantonner dans les rallies africains pour tenter d'arracher elle aussi le titre, il avait été envisagé que la première sortie européenne se fasse au rallye Acropole qui se trouve être la compétition dont le tracé est le plus proche des grandes épopées africaines. La déconvenue du Safari s'ajoutant à la préparation intensive du rallye du Maroc qui devait être couru fin juin (et qui est sinon annulé pour le moins reporté à l'automne, a fait que, finalement, Gérard Alléqret, le patron du service compétition de Peugeot, a décidé de reporter à plus tard la mise au point de la version européenne du coupé V6. Il s'agit en effet d'un travail très conséquent devant porter sur tous les éléments de la voiture : d'abord, et avant tout, allégement d'au moins une centaine de kilos, raidissement des suspensions et recherche d'un surcroît de puissance.
En fait le rallye Acropole avait réuni la meilleure participation qui se puisse à l'heure actuelle souhaiter.


COURSE VERS LES METEORES

Le coup de tonnerre de l'abandon prématuré de Vatanen n'est que le premier roulement d'un orage qui s'abat sur la caravane : après trois heures de course les Fiat de Bacchelli et Verini sont clouées au sol sur rupture d'un demi-arbre de transmission ; chez Fiat, on craint beaucoup pour les quatre autres voitures restant en course. Avec raison : Alen et Andruet abandonneront également pour une raison similaire. Bertolo sort de la route avant de terminer la première boucle sur bris de suspension avant si bien qu'il ne reste plus alors qu'une seule voiture en course : celle de Simo Lampinen.
Le coup est dur et pas plus Sileccia le chef d'équipe que Daniel Audetto, le directeur sportif de Fiat, ne comprennent. En effet, si la transmission est le point faible de la voiture qui débuta en compétition dans sa version actuelle au rallye de l'île d'Elbe 1976, tout avait été fait pour y remédier. Ainsi cette année des arbres de roues avaient été cassés à Monte Carlo, au Portugal (tout de même gagné par une Fiat) et, plus récemment, lors de la reconnaissance du Rallye Acropole. Des demi-arbres renforcés avaient donc été commandés au fournisseur de Fiat. Ils ont cassé comme des allumettes...
Hannu Mikkola au volant de sa Toyota lance la course à toute vitesse : dès les premiers tests de classement qui s'enchaînent d'ailleurs à une telle cadence que toute intervention sérieuse sur les voitures est exclue. Bien souvent, les pilotes devront poursuivre leur route sans avoir effectué le changement de roues qui eut pourtant été souhaité... Sur les treize premières étapes qui conduisent les concurrents au pied des Météores, à Kalambaka, Mikkola en enlève onze et Waldegaard deux. C'est dire si les deux pilotes nordiques - l'un est Finlandais et l'autre Suédois - dominent la course. Dans la première épreuve, avant leur retrait, Verini et Bacchelli se sont accroché aux roues des leaders mais, on l'a vu, ce ne fut qu'un feu d'artifice. Roger Clark, Kallstrom, Andersson avant son abandon, Alen, Lampinen et Rohrl sont au nombre des mieux placés.


LE K.O. DE FIAT

Mais l'allure est si rapide en tête que l'on sent déjà que seul un incident mécanique pourra priver un des trois leaders de la victoire finale.
A Kalambaka, donc, après 625 km et dix heures de course, on fait le point : 109 seulement des 167 partants sont arrivés dans les temps. Au nombre des abandons, donc, la Ford de Vatanen, les Fiat de Verini et Bacchelli, la Toyota d'Andersson, les Français, Rouget, Rousseau, Portier, Régis, Toujan. Mais la colonie française n'est pas décimée pour autant car il n'y avait pas moins de 35 concurrents français au départ! Le classement général après cette étape traduit d'ailleurs la bonne tenue de nos compatriotes : Mikkola est en tête avec 1'15" d'avance sur Waldegaard et 3'45" sur Clark. Harry Kallstrom, 4e, est à 4'14" et Alen à 4'47". Viennent ensuite Rohrl, Lampinen, Siroco (qui pilote la Datsun habituellement dévolue à Shekar Mehta), Andruet et Wittmann. J.-P. Hoepfner (R17) est 15e, Oger (R12) 16e, Luc (Citroën CX) 20e, Coppier (Datsun) 27e et Claude Laurent (Peugeot 104 ZS) 29e devant Doucly sur Porsche.
Une boucle nocturne de 500 km conduit les concurrents au nord de la Grèce avant de revenir à Kalambaka à 8 h le lendemain matin. Dès le départ de cette seconde étape, le leader Hannu Mikkola est retardé par des ennuis d'éclairage mais ce n'est rien à côté de la rupture de pont qui l'immobilise quelques kilomètres plus loin. Waldegaard prend la tête de la course avec 2'30" d'avance sur son équipier Roger Clark. La cascade des abandons ne va pas s'arrêter là. La course est dure et dans le troisième test de classement Alen sur Fiat se retire ; cela va d'autant plus mal pour Fiat que dans le quatrième c'est au tour de Jean-Claude Andruet de quitter la course. Il y a d'ailleurs fait de très bonnes choses se classant toujours avec les meilleurs pilotes de Fiat.


LA MARCHE TRIOMPHALE

Au retour à Kalambakka, Waldegaard a porté son avance sur Clark à 4'25" et sur Kallstrom à 10'. Lampinen est 4e à 11'41". Beaucoup plus loin viennent Siroco, Bertolo, Moschou (Alfetta), Rohrl qui a connu de sérieux ennuis de direction et de train avant lui valant 18' de pénalisation. Il est suivi par la seconde Opel pilotée par Wittmann et par deux Français dont la constance est ainsi récompensée : Oger et Hoepfner. Luc et Coppier sont toujours là, aux 16e et 20e place.
Waldegaard qui a déjà crevé une fois dans la première partie de la course connaît, durant le retour vers Athènes une nouvelle alerte plus sérieuse car il crève une seconde fois dans une épreuve de classement. C'est l'indication péremptoire d'un grave problème de pneumatique dans l'équipe Ford : sur les pistes de terre où sont utilisés des pneus du type rallye-cross, la gomme ne tient pas plus d'une vingtaine de kilomètres. On le rallye comporte des étapes beaucoup plus longues et, surtout, il va être bien difficile de procéder à tous les changements de pneumatiques que cette usure rend nécessaires... Cette épée de Damoclès suspendue sur la tête de Waldegaard redonne un peu d'espoir à ses adversaires. Et ils en ont bien besoin car le Suédois contrôle la course.
Près de 700 km pour revenir à Athènes et terminer ce périple au nord; il restera encore, après une petite journée de repos dans les bungalows de l'Hôtel Astir Beach à Glyfada, à attaquer les redoutables pistes du Péloponnèse (un millier de kilomètres supplémentaires...). Bertolo, Moschou, Wittmann, Hoepfner et Rohrl disparaissent dans cette étape. Opel qui n'a guère acquis de résultats depuis sa victoire surprise de 1975 cherche donc toujours sa voie avec la Kadett GTE qui ne parvient pas à s'imposer à l'échelon international.

Classement après 1 800 des 2 800 km : Waldegaard-Thorzelius (Ford Escort> ; 2. Clark-Porter (Ford Escort> à 2'54" ; 3. Kallstrom-Billstam (Datsun Violet> à 10'55" ; 4. Lampinen-Andreasson (Fiat Abarth) à 15'58" ; 5. Sicoro-Makninos (Datsun Violet> à 25'22" ; 6. Oger-Dupuis (Renault 12) à 1 h 7'40" ; 7. Brumdza-Brum (Lada 1600) à 1 h 10'16" ; 8. Torrès-Pina de Morais (Mazda RX3) à 1 h 21'37" ; 9. Kippnianou-Logginos (Chrysler Avenger) à 1 h 21'51" ; 10. Luc-Prudhomrne (Citroën CX) à 1 h 26'19".


WALDEGAARD : SANS FAUTE

Malgr
é sa dureté, le parcours dans le Péloponnèse n'apporte pas de changement dans la position des cinq premiers. Waldegaard et Clark sont victimes de nouvelles crevaisons (une pour le leader et deux pour son second) mais cela n'a pas d'influence déterminante sur le classement. Kallström est trop loin et il se contentera de contrôler la course de Simo Lampinen qui va ramener à Athènes la seule Fiat restant en course et permettre ainsi au constructeur italien de ne pas être trop distancé par Ford.
En revanche, des changements assez conséquents derrière ces leaders : le Français Oger qui avait amené sa R12 en 6e position est en difficulté et sort même de la route perdant le capot arrière. Il est dépassé par un autre Français dont la course a été exemplaire : Luc sur Citroën CX. Celui-ci a bénéficié de la disparition de Brundza sur Lada 1 600 et de Torrès sur Mazda, mais il a surtout effectué une course exemplaire en fonction du peu d'assistance dont il a bénéficié. Il est tout de même assez rare qu'un pilote indépendant termine en si bonne position au classement général et enlève de surcroît le classement réservé aux voitures de tourisme (groupe 2).
A mi-championnat du monde des rallies, Ford a donc dépassé Fiat et la lutte promet cette année d'être chaude ; plus en tout cas que les saisons précédentes où Lancia affichait une supériorité indécente.


CLASSEMENT

1. Bj
örn Waldegaard-Hans Thorzselius (Ford Escort RS 1800), 9 h 31'57" ; 2. Clark-Porter (Ford Escort RS 1800), à 5'47" ; 3. Kallstrom-Billstam (Datsun Violet 1600), à 15'22" ; 4. Lampinen-Andreasson (Fiat 131 Abarth), à 22'45" ; 5. "Siroco"-Makrinos (Datsun Violet 1600), à 38'30" ; 6. Luc-Prud'homme (Citroën CX 2400) (premier groupe 2), à 1 h 54'50" ; 7. Oger-Dupuis (Renault 12 Gordini), à 1 h 55'44" ; 8. Kypprianou-Logginos (Chrysler Avenger GT), à 2 h 17'9" ; 9. Pesmazoglou-Kaltsounis (Opel Ascona 1,9 l), à 2 h 17'14" ; 10. De Libran-Vial (Renault 17 Gordini>, à 2 h 34'14".


CHAMPIONNAT DU MONDE

Ford 82 pts ; Fiat 78 pts ; Opel 43 ; Toyota 33 ; Lancia 32.

TOUR DE FRANCE AUTO 1977
(9.1977)

COUPE ESSO-PEUGEOT : A LA CHAMPAGNE!

A l'occasion des cinq circuits du Tour auto, une Coupe patronée par Esso a été disputée pour 17 jeunes licenciés français au volant de coupés Peugeot 104 ZS.
C'est le champenois Hervé Migeo qui l'a emporté devant le dauphinois Streiff et Rio.

104 ZS RALLYCROSS 1977

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Moteur transversal AV, 4 cyl en ligne, 1400 cm3, simple ACT, environ 120 ch.
Lubrification : carter d'huile spécial et radiateur.
Suspensions spéciales McPherson et barre antiroulis AV/AR, direction à crémaillère.
Longueur 3,30 m.

RALLYE CROSS DE LOHEAC 1977
(9.1977)

Ce nouveau type de compétition automobile, importé d'Angleterre au début de l'année, avait démarré en fanfare. Pour sa première édition, huit mille spectateurs se pressaient sur les talus du circuit de Reims. "Ce ne sont que vulgaires courses de banlieue", ne manqua pas d'écrire une certaine presse. Le succès fait toujours mal à ceux qui ne comprennent rien! Ils auraient pu avoir raison. Il n'en fut rien. Bien au contraire. Pilotes et matériel progressant dans le bon sens le spectacle s'affina en qualité tout en augmentant en intensité. Lancia Stratos, Porsche 3 titres, Alpine Renault V6, Ford Escort 1800 RS et 2000 RS, Peugeot 104 ZS, Rallye II, bref ces superbes voitures venues de tous les coins de l'Europe aux mains des pilotes de renom que sont Ragnotti, Lefebvre, Wurtz, Lenoir, Saby, Bubetz, Ron Douglas, Endriks, Rogers, Deladrière, Forestier et tous les autres.
La cinquième manche de ce championnat se déroutait sur le rapide circuit de Lohéac en Bretagne. L'ambiance était encore plus détendue que d'habitude ; nous étions en vacances. Plateau fort relevé où manquaient cependant les Lancia Stratos de Wurtz et Bentza retenues en Autriche et la Renault V6 de Grunsteidl, interdit de séjour sur nos pistes!...
Herman Mertens amenait son coupé 350 Mercedes très puissant, et Gilles Boucher pilotait toujours son Escort 2000 RS de série étonnante de fraîcheur et de robustesse. Sur ce tracé rapide, le spectacle fut de taille. Douze mille spectateurs assistèrent à l'affrontement Ragnotti, Douglas, Hopkins, Bubetz en plus de 1 600~cm3 et Saby, Lefebvre, Rogers, Forestier en moins de 1 600 cm3.
Jean Ragnotti et son Alpine Renault V6 furent intouchables dans leur catégorie et pendant la super finale, devançant la berlinette A 1 10 d'un Bruno Saby prodigieux d'adresse. Si les Ford Escort parvinrent à tirer leur épingle du jeu, les Porsche furent handicapées par un manque de maniabilité et un excès de puissance. Le déroulement de cette épreuve a tellement convaincu les responsables étrangers présents, que l'épreuve de Lohéac comptera, l'année prochaine, pour le championnat d'Europe de Rallye Cross après quelques modifications.

Classements des 1 600 cm3.

1. Saby (Renault A 110). 2. Lefebvre (Peugeot 104 ZS). 3. Rogers (Mini 1 500). 4. Forestier (Ford Escort 1600).

Classement + de 1600 cm3.

1. Ragnotti (Renault A 310 V6). 2. Douglas (Ford Escort BDA 2 l). 3. Hopkins (Ford Escort BDA). 4. Bubetz (Porsche 3 l).

TOUR DE CORSE 1977
(Gilles Boucher, L'Auto Journal, 1.12.1977)

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La Peugeot 104 ZS GR2 réalisa des prodiges aux mains de Jean-Claude Lefebvre.

L'ascension inespérée de Ford aux plus hauts niveaux du championnat du monde des rallyes avait obligé Fiat à mettre les bouchées doubles. A la veille de la vingt et unième édition du Tour de Corse, aucun des deux adversaires ne possédait un avantage déterminant pour l'attribution du titre. Cette épreuve était donc capitale pour les constructeurs. Essais préliminaires avec l'aide des ingénieurs, reconnaissances de trois semaines, équipes d'assistance innombrables, tout était mis en oeuvre pour décrocher une victoire. Si Lancia n'était présent que dans le seul but d'assurer à Sandro Munari le titre dans la coupe FIA, Fiat et Ford se retrouvaient dos à dos pour un baroud d'honneur.

" Nous sommes venus pour gagner" nous confiait Daniel Audetto, le patron du service compétition de Fiat. "Lorsque l'on dispute le championnat du monde, il faut investir suffisamment pour y parvenir!... C'est-à-dire énormément. C'est pourquoi, avec l'aide de Fiat France, nous engageons six Fiat Abarth 131. Cette voiture qui n'est homologuée en groupe quatre que depuis un an, a connu des résultats spectaculaires qui nous ont poussés à persévérer. Mais nous ne devons surtout pas sous-estimer Ford. Bien qu'ils n'alignent que deux Escort, ils sont redoutables. De plus, ils ont engagé Jean-Pierre Nicolas qui, bien que sous-entraîné, est l'un des meilleurs pilotes de rallye. Leurs voitures ont beaucoup progressé et ils travaillent énormément !".
A la lumière de cette réflexion, on comprend mieux l'importance de l'enjeu dont dépend toute une politique commerciale. Voyons donc quelles étaient les forces en présence.
Lancia Alitalia amenait deux Stratos à quatre soupapes par cylindre pour Munari et Pinto. Une troisième voiture aux couleurs du Jolly Club, dans la configuration 1978 à deux soupapes par cylindre était confiée à Carello.
Chez Fiat, c'était la grande sortie. Quatre voitures de course pour l'équipe italienne et trois pour celle de Jean Vinatier. Walter Rohrl déclarait forfait une semaine avant le départ, préférant retourner chez Opel. Ne s'entend pas qui veut avec les Italiens. Bernard Darniche, Maurizio Verini et Fulvio Bacchelli pilotaient donc les Fiat bleues et jaunes, Jean-Claude Andruet, Francis Vincent et Michèle Mouton, la dernière recrue, disposant de voitures tricolores. D'importantes modifications avaient été apportées aux voitures des quatre premiers pilotes : carter sec, nouvel allumage électronique Marelli du type F1, et une commande d'accélérateur par guillotine en lieu et place des habituels papillons. Ce montage qui existe depuis longtemps n'était pas employé en rallye à cause d'une fâcheuse propension au blocage à pleine ouverture!...
L'équipe Ford faisait parent pauvre avec ses deux Escort 1800 RS destinées à Brookes et Nicolas. Si le Britannique pilotait une voiture dans sa configuration Safari, le Français se voyait confier la version équipée des nouvelles suspensions route développées par Waldegaard. Le degré d'élaboration est stupéfiant. Si les deux cent soixante chevaux et la boîte à cinq vitesses ZF montrent le niveau élevé de préparation, les suspensions arrière se composent d'un combiné ressort-amortisseur, du pont rigide, de deux jambes de poussée parallèles et d'une barre de réaction transversale. Les freins à disque recevant deux "calipers" par roue! A l'avant, nous trouvons un combiné ressort-amortisseur du type Mc Pherson, un bras inférieur, une jambe de poussée et une barre stabilisatrice réglable, s'il vous plaît. Tous ces ensembles sont bien entendu montés sur rotules "unibal". "Avec cette voiture" nous affirmait Jean-Pierre Nicolas, je peux faire un malheur. Elle accélère plus fort que la Stratos, freine deux fois mieux et possède un équilibre tel qu'il lui confère une tenue de route prodigieuse. Sans en avoir l'air, les Anglais ont effectué un travail remarquable. S'ils possédaient autant de véhicules d'assistance que Fiat, nous pourrions créer la surprise!".
Les deux Triumph TR7 de Pond et Culcheth, semblaient moins adaptées à ce type d'épreuve. "Ce sont des voitures solides" reconnaissait John Davenport, "mais elles sont encore handicapées par un manque de puissance et un freinage perfectible. L'année prochaine, nous disposerons du moteur VS de la Rover 3,5 litres".
Bernard Lamy, le P.-D.G. de Leyland France, s'enthousiasmait : "C'est sympathique de voir l'usine sortir de son île!...".


"LES BELLES PETITES"

Venaient ensuite les "belles petites". Peugeot engageait deux de ses fameuses 104 ZS groupe 2 pour Makinen et Lefebvre, une voiture du Groupe 1 étant confiée au désormais célèbre équipage Laurent-Marché. "Ces petites voitures possèdent une motricité stupéfiante" s'exclamait Jean-Claude Lefebvre, "avec un peu de chance, je devrais terminer dans les dix premiers". Nous verrons plus loin qu'il ne plaisantait pas.
André Chardonnet, ayant prêté Bernard Darniche à l'équipe Fiat, engageait deux Autobianchi A 112 Abarth GR 2 remarquablement préparées et développées par ses soins. "Si l'usine voulait bien m'écouter" fulminait-il, "nous aurions des voitures extraordinaires. Notre puissance varie entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix chevaux et nous avons considérablement amélioré la traction. Mes deux voitures sont confiées à Pierre Pagani et Jean-Hugues Hazard".
Nous trouvions enfin une équipe de charme. Celle du team Esso-Aseptogyl de Bob Neyret qui n'engageait pas moins de cinq Toyota Celica 2000 GT de série. Si la gageure était de taille, l'effort consenti et le résultat l'étaient autant. Les équipages féminins s'internationalisaient d'ailleurs puisque l'on y trouvait Anna Cambiaghi, Christine Beckers, Marketta Oksala et Marianne Hoepfner. La cinquième voiture était confiée à Jean-Luc Thérier.
Cet alléchant plateau était complété par les excellents pilotes indépendants que sont les corses Manzagol et Serpaggi, Beguin, Alméras, Mas, Swaton, Ravenel, Coulomiès, Clarr, Greder et bien d'autres, portant le nombre des engagés à cent trente-trois équipages, dont soixante insulaires. Un record.
Le temps qui s'était mis au beau faisait augurer un combat de titans dans lequel Sandro Munari faisait figure de favori. De tactique de course, il n'en fut jamais question. "Nous sommes ici pour gagner" affirmaient les principaux intéressés. "Dans ces conditions, il n'est guère possible de retenir un a pilote plutôt qu'un autre".
Bien que Munari ait pris immédiatement le commandement, c'est la Ford Escort de Jean-Pierre Nicolas qui impressionnait le plus. La voiture arrivait à fond de cinquième, ralentissait subitement, partait en glissade et s'arrachait littéralement des virages sous l'oeil médusé des spectateurs. Le son plein et rageur du moteur nouait l'estomac. UÀ régal. Les démonstrations de Darniche, Andruet, Pinto, Carello ou Manzagol étaient d'ailleurs tout aussi enthousiasmantes. Mais l'on remarquait déjà quelques absences de marque. C'est d'abord Tony Pond qu'une minuscule bague en plastique de la tringlerie de vitesses contraignait à l'abandon avant même la première épreuve spéciale. Jean-Hugues Hazard renonçait aussi lorsqu'une durite d'eau de son Autobianchi éclatait. Manzagol connaissait des problèmes d'allumage depuis le départ, Brookes cassait un amortisseur arrière et Verini se voyait privé de radio. Son coéquipier devait lui hurler les notes!... Et puis soudain, nous apprenions la disparition de Munari sorti sur une plaque de terre aimablement déposée dans un virage par des spectateurs qui s'ennuyaient. "J'ai rarement vu Sandro dans un tel état". racontait Cesare Fiorio quelques heures plus tard ; comme on le comprend. Andruet prenait le commandement devant Nicolas et Darniche. Ces trois pilotes se suivaient à une seconde!... Lélé Pinto vint bientôt infiltrer sa Stratos entre la Fiat et la Ford.


LA NUIT DES LONGS COUTEAUX

Cette terrible bagarre allait en éliminer plus d'un. Les ruptures mécaniques et les sorties de routes en étant les causes les plus fréquentes. Jean-Louis Clarr sortait spectaculairement de la route suivi quelques instants plus tard par Makinen. Brookes s'envolait sur une bosse et défonçait son carter moteur à la réception, Verini et Culcheth, victimes d'une fuite d'huile moteur qui inondait l'embrayage, devaient rétrograder. Et puis, à quelque cent kilomètres de la fin de la première étape, nous apprenions que Serpaggi avait cassé son moteur et qu'Andruet se traînait au ralenti, sans lumière. Une rupture d'alternateur l'éliminait définitivement à deux pas du parc fermé d'Ajaccio. Soixante et une voitures seulement y furent pointées. Moins de la moitié. Un second record!...
Le classement s'y établissait ainsi : Darniche, Pinto à une minute dix, Nicolas à trois minutes, Vincent, Bacchelli, Beguin, Carello, Mas, Michèle Mouton qui ne sentait plus ses bras, Verini, Swaton, Lefebvre et Alméras.
L'équipe Lancia était consternée. Pinto était en mauvaises conditions physiques, se servant avec peine de son bras droit. Quand on connaît la dureté de la boîte à crabots qui équipe les Stratos, on imagine le calvaire du malheureux pilote qui, après force piqûres, reprenait courageusement la route. "Pinto a fait preuve d'un grand courage" nous confiait Césare Fiono. "De plus il a remarquablement piloté, sans commettre la moindre erreur. Il mérite de gagner."
C'est bien ce qui faillit arriver, car la fin de la nuit fut meurtrière, Nicolas renonçait au petit matin sur rupture de pont, Beguin explosait son moteur, Francis Vincent heurtait une voiture stationnée dans une spéciale et continuait train avant ouvert. Il devait en outre faire changer sa boîte de vitesses. Bacchelli éclatait un pneu et Greder cassait un fil de masse de la pompe à essence. Il ne trouvait la panne que trop tard et était mis hors course. La même mésaventure arrivait à Manzagsl. Mas sortait violemment de la route, détruisait sa Porsche et se cassait une jambe tandis qu'AImeras ouvrait son train avant et crevait quelques minutes plus tard.
Au milieu de ces bouleversements, Pinto se démenait comme un diable, reprenait quatre minutes à Darniche et s'installait en tête. Il n'allait malheureusement pas l'occuper longtemps. Une crevaison entraînant une légère sortie de route lui faisait reperdre cette avance et Darniche récupérait un bien qu'il allait défendre farouchement jusqu'à l'arrivée où l'on pointait la Peugeot 104 de Jean-Claude Lefebvre en onzième position, hé oui!... Michèle Mouton remportait brillamment mais épuisée, la Coupe des Dames : "La 131 Abarth est une voiture formidable mais fatigante à conduire. La commande de boîte et le volant sont très durs à manier", nous confiait-elle à l'arrivée. Et les autres filles nous direz-vous. Hélas! Le bataillon de charme de Bob Neyret avait sombré dans la tourmente. Anna Cambiaghi renonçait la première en panne électrique, Jean-Luc Thérier (que nous n'incluerons pas dans le team féminin) éclatait ses deux pneus avant à cent mètres d'intervalle, Christine Beckers cassait sa barre de réaction arrière, Mariane Hoepfner et Marketta Oksala leurs boîtes de vitesses. La Toyota Celica de série, si elle possède un moteur brillant, et des qualités certaines a besoin d'une bonne préparation générale pour affronter la dure épreuve des rallyes. Ne vous découragez pas Monsieur Neyret!...


CLASSEMENT

1. Darniche-Mahé (Fiat Abarth 731), 8 h 13'40" ; 2. Pinto-Bernacchini (Lancia Stratos), 8 h 17'7" ; 3. Baccheii-Scabini (Fiat Abarth 131), 8 h 24'7" ; 4. Carello-Perissino (Lancia Stratos), 8 h 25'2" ; 5. Vincent-Calvier (Fiat Abarth 131), 8 h 30'1" ; 6. Almeras-Tilber (Porsche Carrera), 8 h 34'24" ; 7. Verini-Russo (Fiat Abarth 131), 8h40'58" ; 8. Mmes Mouton-Conconi (Fiat Abarth 131), 8h 50'48" ; 9. Swaton-Cordesse (Porsche Carrera), 8 h 58'39", 1er en GT ; 10. Culcheth -Syer (Triumph TR7), 9 h 4'52" ; 11. Lefebvre-Todt (Peugeot 104 ZS), 9 h 8'1", 1er en Tourisme (gr. 2) ; 12. De Meyer-Veran (Opel Kadett GTE), 9 h 18'1", 1er Tourisme de série (gr. 1) ; 13. Simonetti-Simonetti (Alpine Renault A llO), 9h 18'26" ; 14. Pagani-Carlotti (Autobianchi A 112 Abarth), 9 h 19'22".

RONDE HIVERNALE 1977 - SERRE-CHEVALIER/BRIANCON
(Gilles Boucher, l'Auto Journal, 1.2.1978)

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A La période hivernale est traditionnellement celle de la détente et des sports d'hiver. Loin d'échapper à cette règle, l'automobile y participe activement. C'est au tableau de ces petites gâteries enneigées que figure la Ronde de Serre-Chevalier. Cette station qui, comme le dit le dépliant publicitaire, bénéficie d'un ensoleillement particulier, est bien connue à triple titre. Tout d'abord, par la gentillesse de ses dirigeants et la chaleur de leur accueil. Ensuite par son école de conduite sur glace lancée il y a maintenant six ans par Claude Laurent et Yves Dyon. Elle a aujourd'hui atteint une notoriété importante puisqu'elle dispensa du 15 décembre au 15 mars 1977 ses cours à 1 200 élèves, et que ses dirigeants prévoient de dépasser largement les 2000 en 1978.
C'est enfin sa Ronde hivernale qui lui a valu un succès significatif puisque les concurrents du rallye de Monte-Carlo viendront y disputer une épreuve spéciale chronométrée sur une piste de glace portée à 1 900 mètres. On parle même d'une éventuelle concentration en 1979. Pour sa cinquième édition, l'épreuve se déroulait sur le circuit de 1 300 mètres comportant de nombreux virages à rayons différents et une portion très rapide qui ne permettait guère les dépassements. Cela nous a valu quelques moments haletants, une disqualification et une arrivée mouvementée.
Si l'ambiance était amicale et détendue, le plateau lui était très chargé. Brillant en un mot. Les Peugeot 104 d'usine de Makinen, Lefèbvre et Laurent, bien que grandissimes favorites, allaient se frotter à l'Autobianchi A l12 de Darniche, la Fiat 131 Abarth d'Andruet, l'Alpine A110 de Saby, les Simca Rallye 2 de Julienne, Justice et Jarier, la Saab de Kerc, les Alpine A 110 d'Espinasse, de Wambergue et de Julline, les R12 Gordini de Briavoine et d'Oger ainsi qu'à la R 17 Gordini de De Coster. Cet alléchant programme était complété par les pilotes du Star Racing Team emmenés par "Moustache". La fête était complète.
On attendait Lefèbvre, Andruet, Darniche, Laurent ou Saby lors des premières séances d'essais. C'était trop vite oublier le vieux "Flying Finn" Timo Makinen. Alors que Bernard Darniche semblait avoir imposé sa petite Autobianchi, Makinen le reléguait à plus de trois secondes dans le style qui l'a rendu célèbre à l'époque des Mini. Quelle leçon! Suivaient Claude Laurent, Jean-Claude Lefèbvre, Bruno Saby, Jean-Claude Andruet handicapé par un manque de motricité évident, Philippe Wambergue, Jean-Claude Justice, Jacques Gleizes, Alain Kerc et Rémy Julienne qui connaissait de graves ennuis de boîte de vitesses. L'avis des pilotes était unanime : il y avait fort longtemps que l'on n'avait vu si bonne glace !...
Les manches éliminatoires achevées, il ne restait plus qu'une dizaine de voitures pour la super finale, le trophée "Super Esso". Jean-Claude Briavoine en avait été exclu, à juste titre, pour conduite dangereuse dans son quart de finale, après avoir méchamment envoyé Guy Marchand dans les décors. Cinq tonneaux dont deux dans le sens de la longueur, trois côtes cassées, le bilan aurait pu être plus lourd pour la vedette qui parvenait quand même à sourire.
Le "lâcher" de la meute fut somptueux. Nous attendions Makinen, bien sûr! C'est Jean-Claude Lefèbvre qui prenait immédiatement un mince avantage qui allait croître et embellir au fil des tours. Makinen. était en seconde position, suivi de Darniche, Saby et d'Andruet. Claude Laurent victime d'ennuis d'allumage chutait au fin fond du classement. Que pensez-vous que fit Timo ? Il joua à la perfection son rôle de second, ce qui ne sera pas du goût de Bruno Saby qui l'accusera injustement de l'avoir trop longtemps bloqué. Makinen resta toujours correct, se contentant d'emprunter la meilleure trajectoire, celle qui ne permettait, évidemment pas au Grenoblois de le doubler sur ce circuit étroit. Il y parvint à force d'entêtement et fondit littéralement sur Jean-Claude Lefèbvre dans les derniers tours de l'épreuve. Il en fallait beaucoup plus au grand Jean-Claude, un habitué des rallycross qu'un simple poing levé en signe d'indignation. La petite l04 conservait la première place.


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CLASSEMENT GENERAL (27-28 décembre 1977)
Huit manches qualificative et une finale.
Les voitures sont équipées de crampons conformes à la réglementation générale retenue pour le rallye de Monte-Carlo.
1. Jean-Claude Lefèbvre (Peugeot 104 ZS) ; 2. Bruno Saby (Alpine A 110) ; 3. Timo Makinen (Peugeot 104 ZS) ; 4. Bernard Darniche (Autobianchi Abarth) ; 5. Alain Kerc (Saab) ; 6. Henri Espinasse (Alpine A 110) ; 7. Jean-Claude Justice (Rallye II) ; 8. Jean-Claude Andruet (Fiat Abarth 131) ; 9. Claude Laurent (Peugeot 104 ZS) ; 10. Jacques Gleizes (Rallye II).

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En l977, la 104 ZS a fait la loi dans les rallyes.
Après son triomphe aux 24 h de Chamonix (les 2 premières places du classement général), après sa victoire dans le Tour de Corse (lère au classement tourisme groupe 2, la 104 ZS Peugeot vient encore d'enrichir son palmarès sportif avec une lère place au classement général de la Ronde Hivernale de Serre-Chevalier/Briançon.
C'est J.-C. Lefèbvre qui a mené la danse dans cette épreuve d'endurance sur neige et sur glace en conduisant la 104 ZS à la victoire, face à une concurrence redoutable.
Au cours de cette spectaculaire démonstration, la l04 ZS a une fois encore prouvé ses qualités : maniabilité, tenue de route, accélérations.